La barrière intestinale, clef de voûte d’une bonne santé.

La barrière intestinale, clef de voûte d’une bonne santé.

La muqueuse intestinale est la barrière qui sépare notre milieu intérieur du milieu extérieur. Elle se constitue de micro-villosités, membranes très finement plissées. Sa capacité d’absorption est énorme, elle représente 400 à 600 m2, soit pour nos lecteurs sportifs, un cours de tennis. C’est en fait un épithélium constitué d’entérocytes (intestin grêle) et colonocytes (côlon), cellules à mucus, cellules immunitaires (lymphocytes).


Les entérocytes sont soudés les uns aux autres et forment les jonctions serrées. A l’état normal, ils forment une muqueuse étanche qui ne laisse passer que des molécules de petites tailles (nutriments essentiels, minéraux) mais s’opposent au passage des macromolécules, composés toxiques, micro-organismes. La quantité de cellules immunitaires (lymphocytes macrophages) présente tout au long de la muqueuse fait du système immunitaire de l’intestin le plus important de l’organisme (rappelons-le, notre barrière intestinale représente 70% de notre immunité !). Nous retrouvons au niveau des muqueuses les anticorps immunoglobulines A (IgA) dont le rôle est de défendre l’organisme des germes pathogènes ou opportunistes, de contrôler la prolifération des bactéries.


Lorsque la muqueuse est altérée, elle s’enflamme, se déforme (diverticules), les jonctions se distendent et la barrière intestinale devient poreuse. Alors les grosses molécules, les toxines, les agents pathogènes pénètrent le sang et la lymphe occasionnant une forte réponse immunitaire, pouvant éventuellement favoriser allergies, maladies auto-immunes : sclérose en plaques, thyroïdite d’Hashimoto, maladie de Basedow, polyarthrite rhumatoïde, maladie de Crohn, rectocolite hémorragique, lupus érythémateux, diabète insulino-dépendant de type I, syndrome de Goujerot-Sjögren, périartérite noueuse, maladie de Behçet, sclérodermie, spondylarthrite ankylosante, maladie de Still, myasthénie...L’intoxination sanguine va épuiser le foie qui sera débordé dans son tri et c’est un sang pollué qui nourrira nos tissus.

Les toxiques s’accumuleront ici ou là, favorisant diverses maladies. Une fois la fonction hépatique épuisée, les toxines pénètrent la cellule et peuvent modifier l’ADN ; nous ouvrons alors la porte au cancer.
Imaginez tout un terrain de tennis pollué, les dégâts que cela peut occasionner, les virus, les bactéries, les parasites, le candida albicans ne sont plus arrêtés, ni par la barrière intestinale, ni par le filtre hépatique. Ceux-ci voyagent et peuvent provoquer des troubles psychiques tels que la dépression nerveuse, la schizophrénie, l’autisme, l’hyperactivité. On a vu des rémissions de dépression après la prise d’antibiotiques, chez le schizophrène on retrouve automatiquement de graves désordres intestinaux.


Quand la capacité toxinique est dépassée, les substances indésirables s’incrustent dans les tissus. On retrouve dans les divers symptômes : des douleurs osseuses, articulaires, musculaires, des infections à répétition, des nausées, des céphalées, des problèmes cutanés. La porosité intestinale favorise également l’inflammation. Citons encore en vrac, car la liste est longue (ce qui permet de mesurer l’importance d’un bon fonctionnement de la muqueuse intestinale) :

-    des atteintes circulatoires : déformation veineuse, œdèmes (l’intoxication est due à la dilatation des hématies intoxinés),
-    diabète (une muqueuse duodénale détériorée produira moins de cholécystokinine dont le rôle est d’actionner les contractions du pancréas et de la vésicule biliaire, ce qui induira moins d’insuline, moins d’enzymes digestifs),
-    déséquilibre hormonal (l’épuisement du foie diminue la synthèse de la progestérone favorisant des règles douloureuses, abondantes. L’œstrogène n’ayant plus son antagoniste se retrouve en excès favorisant fibrome, kyste, syndrome pré-menstruel. Le pire, c’est lorsque les hormones ayant joué leur rôle sont mal évacuées et repassent dans l’organisme),
-    l’acide urique,
-    la prise de poids (un intestin en bon état de marche produit un peptide YY qui freine l’appétit, les obèses en sont très peu pourvus. Nous avons également un autre peptide, l’oxyntomoduline dont l’action est tournée vers la satiété),
-    l’anémie (par défaut d’absorption de ferritine),
-    les infections urinaires (passage des bactéries pathogènes vers le système urinaire : cystite, infection prostatique),
-    les aphtes, les déchaussements dentaires, la maladie de Behçet,
-    la concentration en nitrates (lorsqu’ils sont mal éliminés ils sont en excès et se lient avec les protéines pour former les nitrosanimes qui rappelons-le sont cancérigènes).

Voilà en gros le tableau ! On comprend aisément l’intérêt d’avoir ou de restaurer une bonne barrière intestinale. D’autant plus que les traitements lourds la détériore ainsi que pour ceux qui y sont sensibles la consommation de gluten et de laitages. Le stress ainsi que l’acidose ne l’arrange pas non plus.